Bushcraft est un mot à consonance Anglo-saxonne qui peut être entendu de plus en plus souvent dans les environnements de plein air, de scoutisme et de survie. L’origine du mot vient de l’anglais « bush », qui signifie buisson et de « craft » qui est traduit par artisanat. Au sens littéral, ce sont les compétences requises pour vivre dans la brousse en se fabriquant des outils directement sur le terrain. De plus, la brousse est un terme couramment utilisé pour décrire une zone sauvage, éloignée et généralement peu ou pas habitée.
Cette activité de plein-air fût inventée il y a plusieurs décénnie par Mors Kochanski un Polonais qui s’est expatrié au Canada pour vivre de sa passion des bois. Instructeur de survie, il a toujours cherché à vivre dans la brousse, construire des abris de fortune, chercher à allumer du feu sans aide et à trouver de la nourriture et de l’eau de façon native.
Avec le Bushcraft, cette quête prend tout son sens. Bien qu’il s’agisse clairement de priorités essentielles de l’Homme, cette activité réclame des capacités pour survivre par soi-même plutôt que de simplement vivre avec un équipement adapté à ces conditions.
Survivre, c’est plus que vivre au sens propre, donc les compétences requises pour expérimenter ce mode de subsistance s’étendent au-delà des bases du camping sauvage. Pour sa pratique en vivant loin des commodités de la vie moderne, il faut des notions dans l’autosuffisance afin de rendre cette action confortable et agréable.
Sommaire
Bushcraft ou survivalisme ?
Y a-t-il vraiment une différence entre les compétences d’un passionné de bushcraft et un survivaliste ?
D’un point de vue technique, ils ont beaucoup en commun, ce qui est peut-être différent, c’est la situation et la raison de leur application. La survie est plus intransigeante et axée sur un objectif différent.
Elle englobe des situations où l’Humain doit avoir à subsister comme à une catastrophe naturelle, un accident d’avion ou dans un contexte guerre militaire par exemple. Il existe également un lien commun avec les « survivalistes » qui veulent se préparer à une menace imminente ou perçue, ce qui implique également le stockage de nourriture et d’autres fournitures, mais reste dans le contexte de la survie.
Le Bushcraft, en revanche, est généralement considéré comme le plaisir de vivre dans un endroit isolé et sauvage, et ce, de son plein gré. Dans la mise en place de cette activité, personne ne s’attend à une catastrophe imminente, les buschcrafteurs cherchent plutôt à vivre à l’extérieur, à apprécier la nature et à ne laisser aucune trace (ou minime) de leurs activités.
Contrairement à la personne ou au groupe en situation de survie qui cherche à revenir à la civilisation, en toute sécurité et le plus rapidement possible. Ceux qui s’intéressent au « woodcraft » également appelé « art des bois », dans ce loisir ne sont pas pressés et se contentent de s’installer confortablement dans la nature sauvage, sans l’abîmer, ni lui laisser des empreinte de leur passage.
Quelles compétences faut-il pour se lancer dans le bushcraft ?
Vous l’aurez compris, le bushcraft est une pratique qui évoque l’art de la survie volontaire.
Étant dans une situation de survie par plaisir pour passer du temps en harmonie dans la nature, il faut avoir acquis et mis en pratique certaines connaissances du terrain en sachant créer :
- Des outils – Pour reproduire l’usage d’une scie et d’un couteau de manière sûre et efficace.
- Du feu – Allumer et entretenir un feu de camp en toute confiance en utilisant différentes méthodes.
- Un abri – Construire un campement en utilisant des matériaux naturels et / ou artificiels récupérés dans les bois.
- De l’eau – Trouver, filtrer et purifier l’eau pour qu’elle soit potable, même lorsqu’elle coule de sources montagneuses.
- De la nourriture – Chercher et reconnaître des plantes comestibles, préparer du gibier sauvage et les faire cuire sur un feu de camp.
- Des repères – Avoir le sens de l‘orientation, trouver son chemin sans boussole grâce au soleil, aux étoiles et d’autres méthodes naturelles.
- Des premiers secours – Être capable de prendre soin de soi ou de quelqu’un d’autre en cas de blessure ou de maladie.
Chacune de ces compétences peut varier selon la situation envisagée ou choisie. Mais c’est par l’élaboration de ces outils de façon totalement artisanale avec les éléments trouvés sur le terrain qu’est né le terme « bushcraft » – « artisanat sauvage ».
Que faut-il prévoir avant de partir à l’aventure ?
Avant de planifier une immersion en forêt, il convient donc de savoir se poser les bonnes questions, comme :
- Savez-vous remplacer l’usage d’un couteau en essayant d’en fabriquer un à partir d’un morceau de pierre, comme le silex ?
- Quelles ressources seront disponibles pour créer un feu ? Vers quels éléments allez-vous vous tourner pour l’allumer en créant une friction ?
- Êtes-vous capable de construire une petite tente pour vous abriter avec des matériaux naturels ?
- Saurez-vous trouver un emplacement convenable pour un abri durable ou préférez-vous ou naviguer le long d’un sentier chaque jour ?
- Comment l’environnement affecte-t-il votre capacité à trouver de l’eau ou à vous nourrir ?
- Quels risques sont associés au terrain, à la flore et à la faune et comment les blessures ou les maladies peuvent-elles être gérées ?
En outre, si vous débutez, il est plutôt recommandé de vous aider en emportant un ou deux éléments maximum pour vous assister en cas de besoin. Cela peut être :
- Un couteau
- Du fil
- Une bâche
- Une gourde
- Un sac de couchage
- Quelques vivres…
À vous de voir l’article qui vous semble le plus pertinent pour commencer et si vous pouvez vous en priver lors de vos futurs excursions bushcraft. Sachez qu’il existe également de plus en plus d’accessoires de survie créés ou directement inspirés de l’artillerie des commandos. Ainsi, vous retrouverez des bracelets de survie, des haches bushcraft, mais aussi des briquets et des couteaux multi-usages.
À qui s’adresse ce type d’expérience grandeur nature ?
Une partie des techniques de bushcraft est reprise dans diverses activités de plein-air et de sports de pleine nature. Elles sont ainsi utilisées par les pratiquants de randonnée, de trail, de raids de longue durée, d’exercices militaires, de journalistes sur le terrain, de fastpacking ou encore par les groupes de scouts.
Contrairement aux survivalistes, le plus grand intérêt de ce loisir est d’aller au devant de l’histoire naturelle et le désir d’une compréhension plus profonde de la flore et de la faune. Les « preppers » ont emprunté beaucoup de techniques de survie aux buschcrafteurs ; mais leur motivation est bien différente. En effet, eux, ne vivent pas cela dans l’endurance physique mais plutôt dans la préparation d’éventuels effondrements planétaires et sociétaux.
Ceux qui s’intéressent au Bushcraft sont susceptibles d’amener leur concept à un niveau supérieur nécessaire à la survie. Alors que les ustensiles et les gadgets seront utiles dans les deux situations, le traitement des peaux pour fabriquer des vêtements en daim ou en cuir ou pour sculpter des cuillères ou des tasses sera un luxe chronophage que les personnes en situation de survie ne pourront pas se permettre.
De plus, le buschrafteur se peut que fabriquer un arc et des flèches avec du bois taillé ; des lance-pierres ; mais aussi des filets de pêche avec des résidus récoltés au bord des ruisseaux, des étangs ou des océans.
Finalement peut-on dire que c’est juste du camping à l’ancienne ?
Pour ceux, peut-être d’un certain âge et / ou d’une certaine expérience, on pourrait dire que ce n’est pas si différent du camping traditionnel que l’on a connu il y a quelques décennies auparavant.
Autrefois, lorsque les tentes étaient fabriquées à partir de coton étroitement tissé, il est vrai que les aventuriers fabriquaient des gadgets utiles avec un simple couteau ou une machette ; qu’ils préparaient leur nourriture chassée et qu’ils la cuisinaient sur un feu de camp… Alors oui, cette expérience est un peu comme un camping classique des années passées.
Cependant, avec tout le matériel de camping moderne que l’on connaît aujourd’hui, la distinction doit être réelle. L’avènement d’équipements plus légers présente également des avantages, sous la forme de bâches plus légères, de sacs de couchage plus chauds, etc.
Dans l’idée de survie du bushcraft, il y a une immense partie qui inclut le besoin d’improviser, de fabriquer des choses avec ce qu’on trouve et de subvenir à ses besoins nourricier par soi-même. Évidemment pour tenter ce mode de vie et cette expérience d’aventure grandeur nature, renseignez-vous toujours sur les lieux dans lesquels vous allez pénétrer.
En France, il est très fréquent d’avoir des restrictions notamment sur le fait d’élaborer des feu de camp, d’installer des aménagements de vie ou de profiter de la nature même simplement en y dormant… Surtout si ce sont des domaines classés ou protégés dans des parcs régionaux. Équipez-vous de livres sur le sujet du Bushcraft, car cette pratique encore méconnue est loin d’être que du camping sauvage.